Clarisse BAGOE DUBOSQ
Artiste peintre, écrivain, cinéaste
D’où me vient, me demande-t-on souvent, cette énergie émotionnelle qui me pousse à peindre,
à écrire, à faire du cinéma ?
Je pense, tout simplement, d’un besoin profond de m’exprimer.
En effet pendant mon enfance je n’ai pas pu le faire.
La parole, les gestes, l’expression, tout devait être intérieur, tout devait être caché, enfoui, interdit.
Petite fille je ne dessinais pas, de peur qu’on puisse interpréter mes dessins.
Peut être est-ce cela qui me donne maintenant ce besoin de lâcher prise, de n’avoir aucune retenue
sauf celle que j’ai décidée d’avoir.
Cette source d’imagination dans les trois arts est bien sûr la même que l’on retrouve dans la peinture,
dans l’écriture et dans l’image.
Les mêmes bouleversements, les mêmes fantasmes, les mêmes rêves.
Depuis neuf ans déjà je laisse pénétrer toutes les vibrations, sans aucune protection de mon être.
Elles reflètent parfois une sensibilité diversifiée mais l’important, pour moi, reste qu’elles racontent la même histoire :
celle des femmes, de la famille ou des quartiers populaires martiniquais qui sont mêlés à mon enfance.
C’est vrai que les couleurs vives me séduisent ! Mais il se peut aussi qu’elles me dérangent lorsqu’elles tentent
de dominer l’histoire racontée.
Il m’arrive donc, en fonction des sujets ou de mon humeur, de flirter sans retenue avec une palette chatoyante
ou de me fondre librement dans des couleurs plus tendres.
Mes personnages se devinent et se découvrent en fonction de l’imaginaire, ces femmes de la vie, droites et fières
qui avancent sans se retourner, souvent seules, souvent secrètes, toujours dignes.
Elles me plaisent et j’aime les imaginer comme cela.
Juin 2015

Exposition en cours à la galerie Tout Koulè

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